Chapitre I
En cette belle matinée de lundi 17 avril, je fus matinale. Sortant de mon lit en douceur, et en baillant un grand coup ainsi qu'en étirant mes ailes, je me dirigeais vers ma cuisine pour prendre un rapide petit déjeuner. Mon regard traversa ma fenêtre : le Soleil rayonnait, dehors. J'eus soudain l'envie d'aller me promener.
Comme d'habitude, je passais par mes rues préférées de Ponyville, souriant aux passants, trottinant d'une grâce allure sur le bout de mes sabots... J'étais heureuse. Une fois ayant fini mon petit tour habituel au cœur de la ville, je me stoppais net pour apercevoir sur ma droite, derrière quelques lotissements, une étendue de verdure que je n'avais jamais vue auparavant. Etant curieusement intriguée et attirée par un sentiment inconnu vers cette plaine, je m'y approchais avant de poser mes sabots dans l'herbe assez claire. Accélérant le pas, je finis par aller au galop.
Les minutes passèrent, et mes jambes finirent par fatiguer. Je déployais alors mes larges ailes et pris mon envol pour monter assez haut dans le ciel et survoler cette plaine dont on ne voyait pas le bout. Je décidais d'atterrir près d'un cours d'eau qui suivait une jolie cascade, et c'est alors que ma soif de curiosité ne fit qu'augmenter. Je levais un sourcil, me questionnant sur ce que je ressentais.
Pourquoi cela m'est-il si familier ? Me demandais-je.
J'inspirais un grand coup, essayant de distinguer chaque odeur mélangée à la fraîcheur du vent et à l'agressivité de la forêt.
Je connais cet endroit.Je m'avançais, encore et encore, longeant la forêt sans y entrer. Jetant un œil vers l'horizon, j'aperçus vaguement une petite maisonnette en très mauvais état. Accourant vers celle-ci, je fus surprise de voir qu'il s'agissait d'une maison en ruines. Ecrasée sous le poids de poutres, fenêtres brisées, portes verrouillées, murs détériorés...
Je finis par me frayer un chemin à l’intérieur de la maison. À ma plus grande surprise, je découvris que c’était chez moi. Mon ancien chez moi, avant que mes parents ne se fassent tuer. La peur, le choc et la nostalgie se lisaient dans mes grands yeux sanglotant. En effet, je ne pus retenir mes larmes, et me mis à pleurer discrètement alors que j’avançais, redécouvrant les pièces de la maison de mon enfance. J’avais traversé ma chambre, celle de mes sœurs, la cuisine, avant d’arriver au salon.
Tous les objets étaient renversés, abîmés, déchirés, et avaient perdu leurs couleurs. Je m’assis tristement au sol, fixant un petit meuble contenant des tiroirs. J’ouvris l’un d’eux, avant de trouver trois photos. La première était la famille au complet, abordant de grands sourires, devant notre maison. Je souris de même, soupirant de tristesse. Je regardais la photo se trouvant derrière, il s’agissait de mon père et de ma mère enceinte de ma grande sœur. Mon sourire ne disparut pas, jusqu’à ce que je tombe sur la troisième photo. C’était mon père, le visage très sombre, l’expression terrifiante. Il se trouvait une espèce de grande usine obscure, et le mot « Factory » était lisible. Plissant les yeux, réfléchissant, analysant un peu plus la photo, j’étais très intriguée. Je décidai de retourner la photo, pour lire : « K. Factory, 1982. » L’adresse de cette usine était également inscrite.
C’est… C’était le travail de papa ? Celui qu’il n’a jamais voulu me dire ? Je fronçais les sourcils, abordant une expression énervée. Me munissant des trois photos, je sortis au plus vite de cette maison pour m’envoler rapidement, retournant vers Ponyville. J’avais l’intention de trouver cette usine, qu’elle soit ouverte ou fermée. Je me rendis à l’adresse exacte, et je fus alors impressionnée par l’immensité de cette usine. Elle avait l’air vieille, elle était très sombre et elle était fermée. Je m’envolais et me rendis sur le toit, réussissant à me faufiler à travers les gouttières et les trous. Je tombais au sol, il faisait noir et je n’y voyais rien. Me servant de ma corne pour m’éclairer, je me retrouvais alors vite dans une grande salle ne contenant qu’un bureau.
L’odeur de la poussière et des murs froids me firent tousser, tandis que je m’avançais vers ce bureau pour fouiller dans les tiroirs. Je découvris alors beaucoup de documents, de photos, d’albums et de classeurs appartenant à mon père. Je trouvais également une liste dont l’écriture était difficile à décrypter, le papier était vieux et l’encre était à moitié effacée. Néanmoins, je parvins à lire des noms de poneys, ainsi qu’une date d’arrivée et une date de « fin ».
Toujours aussi intriguée par la vérité que cachait mon père autrefois, j’avais continué des heures et des heures à chercher des explications dans ses dossiers, et j’avais enfin compris. Mon père tenait une usine fabriquant des objets à partir de morceaux de poneys. À première vue, j’aurais dû être choquée et dégoûtée de mon père, mais… Cela ne me faisait rien, de savoir que mon père tuait des poneys. Je ne sais pas pour quelle raison non plus, alors je devrais être fâchée, mais non. Je restais neutre.
Je dois poursuivre ce que faisait mon père. Je dois lui rendre hommage.Ainsi, en sortant de l’usine, je décidais de retourner dans mon ancienne maison pour espérer trouver les clés de cette usine. Heureusement pour moi, après avoir fouillé absolument partout dans le salon et la chambre de mes parents, je les avais trouvées. En passant devant un vieux miroir brisé et plein de poussière avant de partir d’ici, je remarquais que mon flanc était recouvert par quelque chose : ma Cutie Mark !
« Je l’ai enfin, ça y’est ! Qu’est-ce que c’est ?? »
En regardant de plus près, je remarquais qu’il s’agissait d’un couteau dont le bout était sanglant. Ecarquillant les yeux, je fus agréablement surprise de voir qu’en effet, la KF était bien ma destinée.
Je sortis de chez moi, un sourire assez effrayant sur les lèvres, direction cette usine pour la nettoyer entièrement et la faire revivre.